Mon réveil n’a pas sonné ce matin. J’étais pourtant persuadée de l’avoir enclenché hier soir. Comme quoi nous ne sommes jamais sûr de rien dans la vie, les imprévus arrive.
Mais c’est bien la première fois que je risque d’arriver en retard en cours. Il faut un début à tout.
La prochaine fois je vérifierai au minimum 2 fois, ça m’évitera d’avoir à renouveler l’expérience.

Je suis sortie en vitesse du pensionnat en n’ayant pas le temps de manger. Je me suis dépêchée pour rendre mon retard le plus minime possible. Mais comment faire lorsqu’on a tendance à être maladroit ?
Je me suis mise à courir, le plus vite que je peux. Mais ce n’est pas suffisant pour atteindre le portail avant que la cloche ne retentisse.

Enfin arrivée dans l’enceinte du lycée. D’un coup les couloirs me paraissent être des labyrinthes  pourtant je les connais, je sais me repérer. Ce doit être le stress qui provoque cet effet sur mon cerveau. J’avance doucement puis regarde une horloge accroché en haut d’un mur. Eh oui, il nous arriver d’avoir un indicateur temporel dans les couloirs.

Je me rends compte que le temps file bien trop rapidement et je reprends ma course effrénée dans ces longs corridors.
J’accroche mon pied droit dans un objet, je ne l’ai pas remarqué préalablement. Et c’est bien dommage d’ailleurs. J’ai pourtant fait très attention jusqu’ici. Il fallait que ça m’arrive … à moi … comme toujours …
Je me suis étalée comme une crêpe au sol. Je me suis retournée pour voir ce qui m’a fait tomber. Il s’agit tout bêtement d’un sac. Mais qui pourrait oublier quelque chose de ci important ici ?
Je tourne la tête et vois une jeune fille aux cheveux court, elle écrit dans un cahier. J’observe plus attentivement et me rends compte que ce n’est pas un simple cahier mais un journal intime.

Elle se cache là, sous un escalier. L’endroit est serré et étroit pourtant elle a réussi à s’y glisser.
Est-ce que j’y serais parvenu ? Mmmm ça m’étonnerait …

Je la regarde, elle ne semble pas avoir remarqué ma présence mais je me tais et la laisse dans ses pensées. Toujours étalée au sol, je décide enfin de me mouvoir et retire la bretelle du sac qui m’a fait chuter. Je regarde l’intrigante adolescente qui est encore cachée.
Après un moment d’hésitation je prends la décision de me lancer et de lui adresser la parole.
Je ne sais pas si elle m’a enfin remarqué et pour ne pas lui faire une peur bleue, je prends une voix douce et assez basse.



Les cours ! Moi aussi je suis en retard mais je m’attarde et en oublie que ce n’est pas l’intercours. Le temps défile et j’attends la réponse qui m’en dira plus.
Et puis, pourquoi est-elle cachée ? De quoi a-t-elle peur ? Qui est-elle ?
Toutes ces questions me traversent l’esprit en un instant.

Je la regarde avec un sourire aux lèvres et j’écoute attentivement ce qu’elle me dit. Elle parait si inoffensive et fragile, un peu comme une poupée. On en oublierait presque que je ne suis pas là pour bavarder, mais si je peux l’aider, je le ferai avec plaisir !

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La jeune fille aux cheveux court marque un temps de pause, sa réponse ne sort pas directement. Elle reste même la bouche ouverte tandis que moi j’attends un son, une réponse, un mot, quelque chose qui satisfera ma question.
Visiblement elle tenait un livre en main. Je regarde donc celui-ci en penchant ma tête sur le côté droit. Curiosité quand tu nous tiens, je me rends compte qu’il ne s’agit pas d’un simple livre. Non, celui-ci raconte bien plus qu’un récit, il a pour but de livrer ses pensées par écrit. Tout cela grâce à un objet. Vous voyez bien de quoi je parle. Et oui, il s’agit d’un journal intime. Elle écrivait certainement dedans avant que je ne la sorte de sa concentration.

Le jolie blonde se lève et ne se rend même pas compte qu’il y a des escaliers au-dessus d’elle. J’ai vraiment mal pour elle. Imaginez-vous deux secondes à sa place.
Heureusement elle n’a pas l’air assommée et rampe puis se lève. Elle nous a évité de devoir passer par l’infirmerie. Ce n’est pas que ça me dérange mais comment expliquer qu’elle soit restée sous cette cage d’escalier. Nous risquerions de perdre toute crédibilité.

Je regarde toute la scène sans pour autant bouger, je ne sais pas pourquoi mais je préférais la regarder se débrouiller. J’étais peut-être moi aussi dans mes pensées. Mais enfin bref, elle se tient en face de moi désormais.
Après m’avoir regardé des pieds à la tête je la vois reculer. Je ne lui veux cependant aucun mal et ne comprends pas pourquoi elle parait si mal à l’aise. C’est pour cela que je ne vouge pas de ma place, comme si j’étais clouée au sol ou encore enracinée ici.

Ah ! Elle ouvre enfin la bouche. Je l’écoute attentivement, la jeune fille déballe ses phrases bien plus vite qu’un TGV.
Mon cerveau  analyse chacun des mots qui sortent de la bouche de la jolie jeune femme. Saphira … c’est son prénom, je le retiens et mon cerveau le stockera en mémoire. Et oui, comme un ordinateur. Je vous rassure, le vôtre fait pareil.

Elle me dit qu’elle s’est perdue. Peut-être est-elle nouvelle ? Je finirais bien par le savoir de toute façon.

« Une paille dans une botte d’aiguille. »

A ces mots je me mets à sourire, elle vient d’inverser la si connue citation « une aiguille dans un botte de paille». Elle a un côté assez adorable quand elle parle. Je ne veux pas la découragée et décide donc de ne rien dire sur cette erreur. Ça risquerait de la déconcentrer.
Le flot de questions qu’elle vient de poser entre par mes oreilles puis l’influx nerveux se dirige vers mon acéphale afin que les informations soient traitées.

[color#cc3366]« Je m’appelle Saichiko … Saichiko Kozuki. Si par différente tu entends que j’ai des pouvoirs, désolée si je te déçois mais je ne suis dotée d’aucun don. Je suis aussi normale et simple qu’une feuille de papier. »[/color]

Je la vois avec ses joues encore rouges. Est-ce que je la gêne ? Est-ce qu’elle se sent bien ?
Aucune idée.

Je regarde encore l’endroit où elle était quelques instants auparavant. Mes yeux fixent l’endroit comme s’ils cherchaient une réponse. Une réponse à quoi ? Bah … Je me demande tout simplement encore comment elle a fait pour rentrer dans ce lieu étroit.

« Ça … »

Je ne finis pas ma phrase et vois le cahier au sol. J’ai l’impression d’être perturbée, je ne me souviens même plus de ce que je voulais lui demander.
Apparemment elle a ramassé son sac mais a oublié son précieux journal.

« Hum … excuse-moi mais je pense que tu as oublié ton cahier au sol, là-bas. »

Je pointe la cage d’escalier sans regarder mon interlocutrice.

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Saphira qui se trouve en face de moi se retourne, comme si quelque chose la dérangeait ou la touchait. Je la regarde sans comprendre ce qui se passe. A force de me demander ce qui se passe, je frissonne.

La jeune fille a un air terrifié sur le visage. Sa jolie figure commence de plus en plus à montrer l’inquiétude que la jeune fille a.
Mais que se passe-t-il ? Pourquoi a-t-elle si peur ?
Je continue de la regarder en me posant ces deux questions en boucle. Je regarde le sol comme s’il allait me répondre puis je me mets à scruter les alentours en cherchant un indice, quelque chose qui me fera comprendre la situation.
Mais rien … rien et encore rien … le vide. Il n’y a que la blondinette et moi ici, dans ce long couloir tandis que les cours continuent en toute tranquillité.
Si les autres élèves étaient là, je pense que ça ne se passerait pas comme cela.

Mon regard se tourne à nouveau vers la jeune fille, je la vois commencer à paniquer et ses yeux deviennent peu à peu humides. J’ai envie de la serrer dans mes bras, j’ai de la peine pour elle.
Il faut que je la rassure mais comment trouver les mots juste alors que je ne la connais pas ?
C’est comme marcher sur un champ de mine. Si nous ne sommes pas prudents nous risquons de marcher sur une bombe et attention, le moment le plus dangereux est quand on veut retirer notre pied de cette mine. A tout moment elle peut exploser et nous désintégrer.

Je cherche les mots afin d’éviter ″d’exploser″ mais malheureusement aucun ne sort. Je ne sais pas quoi lui dire, quels mots employer.
Sa voix me sort de mon moment de réflexion.

Une main dans mon cou ? Pourquoi me demande-t-elle cela ?
Oh j’y suis ! Elle a senti quelque chose sur son cou, ça explique pourquoi elle a l’air si paniquée.
Je n’ai pas le temps de répondre que les perles d’eau roulent doucement sur les joues de Saphira.
Là c’est clair, elle est effrayée. Je m’approche aussi doucement que possible.

Je la serre dans mes bras pour qu’elle se calme et écoute sa demande.
Elle veut bouger et ne pas rester en place, je ne sais pas vraiment où l’emmener mais peu importe elle a parlé de lui faire visiter Veneris. Alors je vais faire cela, je lui sèche les larmes.

« Ne t’en fais pas, nous allons bouger, n’ai pas peur ! Je vais rester à tes côtés mais calme toi s’il te plait »

Je la regarde en souriant pour qu’elle se sente un peu mieux.
Cependant je veux savoir ce qui s’est passé avec elle il y a deux minutes de cela.
J’avance le long du couloir avec elle.

« Je ne comprends pas bien, que s’est-il passé pour que tu paniques comme ça ? »

Je regarde droit devant moi puis l’écoute en me disant que notre retard sera excusé si j’explique que je faisais visiter l’enceinte de l’école à Saphira.
J’espère tout de même que la jeune fille se sent mieux et qu’elle n’ait plus peur. Je la regarde afin de connaître un peu son état d’esprit.

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Ca y est ! Je pense qu’elle va m’expliquer ce qui n’allait pas. Tout en continuant de marcher la jeune femme à côté de moi regarde le sol. On dirait qu’elle réfléchit, qu’elle ne trouve pas ses mots, je dirais même qu’on dirait qu’elle pèse ses mots comme si elle avait peur qu’on la juge ou qu’on ne la prenne pour une folle.



Tout en m’expliquant cela, Saphira s’est calmée, les larmes ont cessé de couler et seule son incompréhension s’est installée sur son visage. Je ne la prends pas folle, non. Cependant je n’ai jamais entendu parler d’histoires de fantômes, enfin si, mais uniquement pour Halloween. Mais bref, mieux vaut oublier cet incident pour que la jeune fille n’y pense plus.

Je continue mon chemin avec Saphira, nous faisons le tour de l’école. Je vois une porte qui nous permettrait de passer plus rapidement à l’autre partie du bâtiment. Eh oui ! Je suis parfois flemmarde et là je n’ai pas envie de faire un long détour alors que cette porte permet d’économiser notre énergie.
Malheureusement pour nous elle est fermée, je tente de m’acharner sur la poignée mais rien n’y fait, elle ne veut pas bouger. Je regarde ensuite la blondinette.



Il est clair que je veux crocheter la serrure. Mon cerveau cherche une solution et elle parait toute droite sortie d’un film comme James Bond ou autre. Mais qu’importe si ça ne fonctionne pas du premier coup, je trouverais un autre moyen.
La jeune femme monte ses mains jusqu’à ses cheveux et chipote un peu entre ses mèches. Elle en sort ensuite une pince fine et plate.



Je prends donc la pince et l’introduis dans la serrure, je la fais tourner et colle mon oreille à la porte afin d’entendre le petit clic qui signifiera que c’est gagné. Rien n’à faire, la bonne vieille technique hollywoodienne ne fonctionne pas. Je devrais l’écrire dans un carnet d’ailleurs ! « Note à moi-même le crochetage d’une serrure à l’aide d’une pince ne fonctionne absolument pas. Roger ? »

Je cherche une nouvelle option, mon cerveau commence à bouillir et mes neurones s’agitent. Ca y est ! J’ai trouvé !
La carte bancaire ça fonctionne aussi parfois. Ou peut-être pas …
Je continue de réfléchir puis je vois Saphira se mettre sur pointe des pieds. Mais que fait-elle ?
Sa main atteint un petit recoin du mur.



Mes yeux sont grand ouverts, je suis encore étonnée et en revenant à moi-même je souris. Je prends le passe qui nous fera ouvrir la porte.
J’introduis donc cette clé dans la serrure, j’entends le mécanisme dans la porte qui s’ouvre. J’ouvre avec plaisir la porte et laisse Saphira passer, je remets ensuite la clé à son emplacement.
Notre promenade va pouvoir se poursuivre. Les couloirs sont cependant encore vides. Je n’ai aucune idée de combien de temps il nous reste avec qu’un flot de personnes envahisse l’espace.

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Pas voyante ? Peut-être mais en tout cas elle est fine observatrice. Je pense que c’est une qualité importante, mais je me demande comment on l’acquiert. Parce que moi aussi j’aimerais voir des petits détails, voir là où on ne cherche pas habituellement. Vous ne trouveriez pas que ce serait génial ? Et si nous appliquions cela sur des humains à la place de l’environnement, je veux dire par là que si nous étions assez perspicaces nous pourrions voir chaque détail d’une personne. Et cela au-delà du physique, chaque mimique, détails, ton de voix employé, … nous serions capable de se décrypter l’un et l’autre. Peut-être que ça éviterait tout problème d’incompréhension. Mais comme vous le savez chaque chose à un aspect positif et un négatif, un peu comme une pièce à un côté face et un côté pile ou de même qu’une feuille a un verso et un recto. Je pense que si nous savions décrypter chaque aspect d’une personne nous ne pourrions pas la découvrir par nous-même et la magie de la connaissance disparaitrait. Je m’éloigne de mon sujet … Veuillez accepter mes plus humbles excuses.



Elle veut savoir où nous sommes ? Bizarrement je ne veux pas le lui dire et je souris, c’est un sourire sadique je l’avoue, ça me plait de la laisser dans l’incompréhension. Je pense qu’elle pourrait bien avoir peur à l’instant mais je ne lui veux toujours aucun mal, je compte bien m’amuser. Mais il faut bien passer par un moment plus calme et incertain afin de voir l’amusement faire marche arrière.
Je compte lui faire un peu peur et puis lui dire que je riais, en espérant que ma nouvelle connaissance ne le prenne pas trop mal.



Je me suis mise à courir, je sais déjà quel endroit lui montrer. On peut voir la détermination que j’ai sauf qu’ici nous sommes actuellement seuls. Je m’arrête à la fin du couloir et je vois la jolie blondinette qui ne bouge plus et je crie :



Je lui fais un geste qui signifie bien qu’elle devrait me suivre. Elle commence enfin à bouger et à s’approcher doucement mais c’est encore trop lent à mon goût. J’hésite avant de lui demander de courir tandis que moi j’attends encore au fond de ce couloir.
C’est sans oublier qu’il y a des classes pas loin. Je regarde les murs à la recherche d’une horloge qui m’indiquera l’heure mais rien à faire, il n’y en a pas ici. C’est alors que la sonnerie retentie, je suis fixée au moins sur l’heure qu’il est. Je soupire et une information monte à mon cerveau en à peu près 2 secondes. C’est l’heure de pause ! Tous les élèves vont sortir de classe et si Saphira ne se dépêche pas elle sera prise dans la foule de gens qui souhaite sortir prendre l’air.

J’ai envie de crier mais trop tard ! Les portes de classes s’ouvrent en même temps, une vraie synchronisation parfaite, je me demande comment ils font. Mais en moins d’une minutes j’ai perdu la petite blondinette des yeux, je ne vois que les grands jeunes hommes, les filles en uniforme mais pas de Saphira. Je m’avance et bouscules les étudiants qui se trouvent sur mon chemin. Une fois le couloir désengorgé je regarde mais aucune trace de la fille mignonne qui m’accompagnait. Je reste là, sans bouger et je me demande ce que je pourrais bien faire.
S’est-elle fait mal ? Où est-elle ? Est-ce qu’elle ne connait vraiment rien ici ? Que faire ?
Mon cerveau est en ébullition.

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Je scrute chaque recoin avec mes yeux. Mon regard va de gauche à droite puis de droite à gauche, sans oublier du bas vers le haut ainsi que du haut vers le bas. Aucune trace de Saphira, je commence à paniquer et je me demande où la jolie blonde se trouve. Si elle est perdue, je m’en voudrais. Pourquoi ? Eh bien pour la simple et bonne raison que je suis son guide dans cette école.

J’entends une petite voix, frêle, elle m’appelle. Le temps que je me rende compte à qui appartiens la voix. C’est celle de Saphira ! Je regarde droit devant moi mais rien … Elle n’est pas là …
J’avance doucement dans ce long couloir, je regarde dans les petits endroits étroits. C’est vrai ! Quand je l’ai vu pour la première fois, elle était sous la cage d’escalier. Vous avouerez que ce n’est pas commun comme endroit. Mais elle a l’air d’apprécier s’y cacher. Je la trouve enfin et … je n’avais pas tort. Elle se cache à nouveau dans ce genre de lieux étroit. Je m’accroupis et la regarde avec un air soulagé.

« Jambe cassée »

Mon esprit n’a plus que cette partie de phrase qui lui vient. Je n’aurai jamais dû m’éloigner d’elle. Et puis … pourquoi a-t-il fallu que la sonnerie retentisse à ce moment précis ? Pourquoi et comment a-t-elle été blessée ?
Je n’aurai jamais dû partir en courant, si j’avais été près d’elle tout cela ne serait pas arrivé.
Je continue à me remettre en question tandis que Saphira me regarde avec ses yeux marron. Comme si elle me disait que ce n’est pas ma faute. Son sourire me remet du baume au cœur, il est chaleureux et compréhensif. Je suis encore inquiète et cette sensation ne m’a pas quitté depuis que je l’avais perdue.
Ma voix est tremblante, je ne sais pas vraiment ce que je dois faire, mais il faut que je trouve une solution et cela au plus vite. J’hésite quelques secondes puis prend la parole à mon tour.



Mais … je suis idiote ou quoi ?! Elle me dit qu’elle pense que sa jambe est cassée et moi … je ne trouve rien de mieux que de lui poser ça comme question.
Je me sens mal à l’aise et je dois vous avouer que je n’ai jamais eu un membre cassé, je ne sais pas ce que ça fait. Je ne connais pas cette douleur, je ne connais même pas son intensité. Mais bref ! Je la regarde encore et prend à nouveau la parole.



Il faut absolument que je la rassure, à ce stade on ne peut pas s’inquiéter. J’ai appris que prendre panique peut parfois être plus fatal que de rester calme sans rien faire. Prenons un exemple simple : si je bouge Saphira en vitesse et brusquement alors que sa jambe est cassée, je risque certainement de créer une lésion plus importante qu’elle ne l’est déjà. Tandis que si j’attends de recevoir de l’aide, les blessures seront probablement moins importantes.

Je n’ai donc plus qu’à partir chercher de l’aide. Je regarde la jolie blondinette et me remet immédiatement à entamer la discussion.



Visiblement j’accumule les erreurs de débutante. Dans un jeu j’aurais déjà obtenu un immense GAME OVER. Elle ne pourra de toute façon pas bouger avec sa jambe. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas …
Je me lève et je la regarde en souriant, il ne faut surtout pas qu’elle s’inquiète. Je pars à la recherche d’un garçon qui pourra m’aider à la sortir du petit endroit. Et tant qu’à faire, je vais demander à l’accueil s’ils n’ont pas trouvé un sac.

10 minutes plus tard je reviens, le sac à la main et un garçon à mes côté. Attention ! Un sportif, un beau garçon aux cheveux bruns. Il va m’aider à la sortir de là avec le plus de délicatesse possible.



Nous sommes arrivés devant la jeune fille qui est dans son coin étroit. Sérieusement comment fait-elle pour réussir à y rentrer.

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Qui est ce garçon ? Je vous l'ai dit, je ne le connais pas. Tout ce que je sais de lui c'est ce que je peux observer moi-même. Vous allez me demander d'être plus précise, c'est vrai que ce n'est pas mon fort, je reste souvent vague. Ce que je voulais dire c'est que je ne connais pas son nom, ni son âge et non plus sa classe. C'est bien la première fois que je le vois à Veneris., Mais ma nouvelle connaissance à l'air tout de même intriguée par lui puisqu'elle m'a demandé qui il est. Je ne lui avais pas demandé, je n'avais pas le temps pour les rencontres car à ce moment-là je cherchais de l'aide. De l'aide pour faire quoi ? Eh bien pour sortir Saphira de son petit coin parce qu'elle s'est cassé la jambe. Et puis il fait admettre que sans son aide je n'y arriverais pas, même avec tout le courage du monde. Je ne suis pas superwoman, je n'ai pas une force Herculéenne dans les bras. Je n'aurai pas su porter la jolie blonde à moi toute seule. Et si j'avais essayé, ses jambes auraient certainement traîné à terre, ce qui aurait été mauvais.

Après que la blondinette ait chuchoté dans mon oreille, j'estime que je lui dois quelques explications sur notre destination ainsi que sur la manière dont j'ai ramené le beau brun qui soutient les jambes de la jeune fille. J'approche donc de l'oreille de Saphira en continuant de lui maintenir les épaules, j'hésite cependant à parler, je ne veux pas qu'on m'entende. Mission périlleuse puisque nous sommes les trois seuls élèves dans les couloirs à l'heure de la pause. Seul les bruit de nos pas résonnent encore dans le long couloir, il m'est donc difficile de passer inaperçue. Je tente quand même ma chance et je me lance en chuchotant.



Je me sens désolée pour la jeune fille mais je me sens également responsable. C'est moi qui l'avais emmené dans ce couloir, j'aurai dû faire attention à l'heure mais aussi rester près d'elle. Mais ce qui est fait, est fait. On ne peut pas retourner dans le passé, je ne peux pas m'en vouloir éternellement.
Je continue mes explications en avançant vers l'infirmerie.



Je souris à la jeune fille. A cet instant, le jeune homme aux cheveux bruns se retourne. Je pense qu'il m'a entendu, mon visage commence à devenir rosâtre. Il faut dire que j'ai autant de discrétion qu'un jeune enfant dans un magasin rempli de ses bonbons préférés. C'est-à-dire que je ne suis absolument pas discrète. Je regarde Saphira qui rit en voyant la scène. Et je chuchote à nouveau tout en riant.



Notre périple s'achève enfin, nous sommes devant l'infirmerie mais malheureusement celle-ci est fermée. Le jeune garçon et moi déposons Saphira au sol et nous nous asseyons à côté d'elle. Je soupire et regarde le plafond.



Plus aucune idée ne sort de mon cerveau, je ne sais pas quoi faire.